Le village de Roussillon
Le village de Roussillon se classe parmi les plus beaux villages de France. Il fait partie du Parc naturel régional du Luberon. Il est célèbre pour la richesse de ses ocres.
Au lieu-dit « Les Martins », découvert en 1985 rassemble des vestiges du néolithique à l’Âge de bronze. À l’époque romaine, sous le nom de « Vicus Russulus », les Romains exploitent de façon rudimentaire les ocres pour leurs besoins régionaux.
Peu de sujets historiques jusqu’au 18e siècle qui nécessitent une demande importante en fer. Il y a aussi des besoins importants dans la filière textile pour les teintures. Tout ceci entraînant la création d’usines dans les villages alentours, comme Gargas, Villars, Rustrel et bien d’autres implantations.
Les ressources de Roussillon
De grandes carrières ont été exploitées dans cette fin du XVIIIe siècle. Elles ont employé mille personnes jusqu’en 1930. Mais, aujourd’hui, afin de ralentir les dégradations du site, il est interdit d’en ramasser sous peine d’amende. Les dernières exploitations ou prélèvements des ocres s’arrêtent en 1975.
L’usine Mathieu est une ancienne usine de production d’ocre qui a produit environ 1000 tonnes d’ocre par an entre 1921 et 1963. Abandonnée plusieurs années à l’état de friche industrielle, elle se visite depuis 1994. Les systèmes de lavage, le four et les moulins ont été restaurés afin de comprendre les différentes étapes de traitement du minerai, de l’extraction à l’expédition.
Un peu d’histoire
Cette histoire technique de l’ocre est replacée dans son contexte économique, culturel local et international. Afin que chacun puisse saisir les enjeux passés, actuels et futurs de ce matériau qui reste un pigment naturel inaltérable et à l’usage séculaire.
Okhra, créée en 1994, est une Société Coopérative d’Intérêt collectif agréée par l’État. Elle est située dans l’usine d’ocre Mathieu, à Roussillon dans le Luberon, au cœur du massif ocré classé. Elle y a développé le Conservatoire des ocres et de la couleur. En 2012, elle rassemble plus de 200 coopérateurs (salariés, intervenants du centre de formation, clients, fournisseurs, experts, collectivités territoriales, entreprises, associations et bénévoles) dans un projet commun entièrement dédié à la couleur.
Les promenades
À présent, vous devez déambuler à travers le village, très pittoresque, à commencer par la place de la Mairie, en quelque sorte, le centre de vie du village. Montez vers l’église en passant par le porche du Beffroi et le point de vue sur le Mont Ventoux et les plateaux du Vaucluse.
Enfin, vous arrivez à l’église Saint Michel, construite au 11e siècle et transformée au 17e avec son cœur du 18e, à l’intérieur des fortifications et faisant face au château.
Plus avant, n’oubliez pas d’aller voir le petit moulin à huile dans le village, un des points importants des plus anciens.
Aventurez-vous dans le sentier des ocres et vous laissez envahir par les images anciennes. L’exploitation des carrières dura presque trois siècles. Bien sûr, il ne vous est plus possible de vous infiltrer en dehors du chemin, comme j’ai eu la chance de parcourir, avant l’exploitation touristique. J’en ai encore plein les yeux aujourd’hui. Mais les décisions sont prises pour la préservation du site et sa déclaration au patrimoine mondial.
Par la même occasion, dans la région immédiate, vous avez des villages magnifiques. Dont l’un, le plus renommé, Gordes, mais encore, Ménerbes, Bonnieux, Lacoste avec son château du Marquis de Sade. Vous avez aussi, sur les contreforts des monts du Vaucluse, Joucas. Sur le fond, les plateaux de Sault, entre huit cents et mille mètres, site idéal de la culture de la lavande. Mais c’est un sujet dont je vous parlerai dans un autre article.
Merci pour ce moment passé avec vous, dans une partie du Vaucluse, à une quarantaine de kilomètres, à l’est d’Avignon.
