Dominants ou dominés, Soumis ou insoumis ?
Parler des dominants c’est aussi parler des soumis.
Les dominants ont imposé des lois leur permettant d’être les représentants du peuple. Ces maîtres infiniment moins nombreux que le peuple soumis à savoir, les dominés, sont les véritables propriétaires élus du pouvoir avec leur cortège de privilèges.
Par exemple, savez-vous, pour chacun d’entre nous, que vouloir se présenter à une élection municipale d’une petite ville et ne serait-ce qu’être qu’un des derniers de la liste vous coûte de l’argent ? Selon votre position dans la liste (environ 20 000 € pour le maire à 450 € pour le dernier de la liste pour une ville de 20 000 habitants). Si vous n’avez pas cette possibilité financière, vous ne pouvez pas être sur une liste électorale et jamais faire partie des dominants.
Alors, imaginez-vous pour un parlementaire de l’Assemblée nationale ou européenne, mais plus encore, la présidence de la république. D’où c’est une des raisons de la création de partis politiques, permettant partiellement le financement. Ici, je ne parle pas des élections dans tous les partis politiques, car ceux-ci, tous confondus, sont totalement minoritaires (moins de 1%). Et pourtant, nous n’avons pas le choix, ils nous imposent les candidats choisis par une infime fraction de la population.
Un constat antidémocratique des dominants
Une fois élu, le président de la République nomme ses dominants en commençant par son Premier ministre. Il donne son accord pour les ministres, ministres délégués et secrétaires d’État (aucun n’a l’accord avec le peuple dit souverain). Il est amusant, par ailleurs, de dire « le peuple souverain », ce dernier mot étant une représentation monarchique ou royale. Nous sommes gouvernés par des gens sans légitimité et par de hauts fonctionnaires.
Dans notre société d’aujourd’hui cohabitent plusieurs genres de dominants. Une catégorie d’élite politique autodésignée, satisfaite d’elle-même, maître dans l’art du mensonge et de la langue de bois. Une élite financière qui reste manipulatrice, illusionniste. Une élite médiatique, complice et se veut associée aux différents pouvoirs. Et enfin, une élite industrielle imprudente, délétère, qui donne une image agressive et hypocrite. Voilà les bases de notre société républicaine qui dure depuis plus de deux cents ans. Suivant mon constat de mon article, « 1789, est-ce la fin du régime féodal« , je pense que ces élites ne veulent pas d’un régime démocratique. Ce régime leur ôterait le pouvoir sur le plus grand nombre.
La recherche de démocratie n’est pas d’aujourd’hui
Je rappellerai l’essai de démocratie de notre histoire que nos élites veulent faire disparaître de nos mémoires. La commune de Paris, qui fut , par sa structure, un exemple de l’association entre le peuple et le politique pour les prises de décisions. Celle-ci fut réprimée dans le sang, les prisons, le bagne ou la déportation. Les monarchiques étaient majoritaires et Adolphe Thiers, de tendance royaliste tout en proclamant de défendre la république, ne pouvait accepter l’insurrection des communards. Il ne pouvait accepter qu’une démocratie puisse s’installer au cœur même de la France.
Aujourd’hui, le peuple dominé, ce peuple soumis aux dominants, dans ce début du 21e siècle, commence à réagir. Mais ses opinions et actions sont dispersées, anarchiques, chaotiques et parfois opposées à tout sans comprendre que la division est la première force de ces élites politiques.
Les états dominants
Le système des régimes représentatifs est essentiellement basé sur le régime féodal et en garde la même structure. Les seules différences sont uniquement dans le système des élections. Le président est élu pour une courte durée, le roi était à vie. Les groupes parlementaires ressemblent étrangement aux groupes existants dans l’ancien régime. Les élections sont peut-être de courtes durées, mais toujours en recherche de pérennité. Maintenir à tout prix ce système devenu décadent, mais qui leur assure leur position de rester des dominants. Aujourd’hui, le parlementaire n’écoute pas les gens qui l’ont élu, mais celui de son parti. Le parti qui a une majorité parlementaire devient l’un des partis dominants, sans contrôle et obéissant au chef. Sans contrôle ou, devrais-je dire, sans véritable contre-pouvoir. Certains me diront qu’il y a le Sénat, souvent en opposition politique.
Qu’est-ce qu’un contre-pouvoir ?
Le Sénat n’est pas un véritable contre-pouvoir puisque ses membres sénateurs sont aussi des gens issus des mêmes familles politiques. Un contre-pouvoir efficace doit permettre au peuple d’avoir la possibilité totale d’apporter son désaccord. Avoir, par exemple, le pouvoir de révocation des dominants politiques, quelles que soient leurs charges. De l’élu municipal au président de la République en passant par tous les parlementaires et sénateurs, conseillers départementaux et régionaux. Rendre des comptes permettrait un meilleur contrôle de la corruption par les lobbys sur le monde politique. Une meilleure évaluation des besoins du peuple par des hommes responsables de leurs actions.
Nous reparlerons dans un autre article des contre-pouvoirs possibles, car ce sont les éléments principaux pour qu’une nation devienne équilibrée. Ce monde politique ne devrait être que les exécutants des décisions que prendraient les délégués ou rapporteurs de la volonté du peuple et pas le contraire.
La complicité des dominants
Revenons sur les quatre catégories de dominants avec la puissance dont ils se sont approprié les pouvoirs. Chacun se disant au sommet du pouvoir tout en sachant qu’ils n’en détiennent qu’une partie. Il leur faut donc collaborer par force tout en cherchant à grignoter les pouvoirs des autres.
La catégorie politique se dit principale parce qu’elle promulgue les lois. Mais elle est composée de plusieurs familles le plus souvent opposées. Opposées dans la conception de la gérance d’une nation et agit finalement selon ses propres intérêts, et non pas ceux de la nation. Leurs actions sont le plus souvent sur des idées de dernière minute. Ils préparent une loi et ses décrets d’applications en toute hâte. Aucune recherche des conséquences que cela engendre, sans savoir si cela sera positif ou négatif pour le peuple soumis.
Les deux dominants souterrains
La seconde catégorie est financière et se proclame la « manne » de la société. « Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation,
et je n’aurai pas à m’occuper de ceux qui font ses lois » a dit Meyer Anselm Rothschild. Vous avez compris, aujourd’hui, ils sont au-dessus des lois ! Lisez cet article de Michael Ferrari jusqu’au bout.
Le troisième dominant est plus complexe, plus insidieux, plus capricieux avec un principe principal, la manipulation des masses. Vous comprendrez que donner des informations, quelles qu’elles soient, est devenu un pouvoir. Ce pouvoir est d’influencer, de modeler, de façonner l’opinion. En cela, nous subissons tous cette technique. En cela, nous sommes leurs objets et leurs sondages sont des informations de ce que vous pensez. Leur rôle se monnaie, bien entendu, et leur permet de devenir une force. Une force pouvant casser les pouvoirs des deux précédents, mais ne peut exister que si ces deux-là sont présents.
La quatrième catégorie de dominants ou les instigateurs originaux
Oui, c’est bien l’esprit d’entreprise qui est à l’origine du monde des dominants et qui est, aujourd’hui, à la fois le point faible et la colonne vertébrale. Ce n’est pas une critique et loin de moi cette pensée pour avoir été entrepreneur pendant trente-cinq ans.
Pourquoi le point faible ? Tout simplement parce qu’il est dépendant des trois autres. Mais les trois autres le sont vis-à-vis de lui. La finance est une entreprise, tout comme les médias. Seul, le politique ne l’est pas, mais ses pieds sont d’argile, car les partis sont des entreprises.
Cette quatrième catégorie des dominants est aussi une hydre dont les têtes repoussent après avoir été coupées. Elles se renouvellent en continu et occupent une position de choix. C’est la seule qui crée la vraie richesse économique, mais avec une obligation : Toujours plus !
C’est quoi cette obligation du « toujours plus » ? Cela fera partie d’un prochain article, car il y a beaucoup à dire ! Notamment un des éléments qui a un rapport avec mon précédent sujet de discussion.
Didier Langlumé